À quelques encablures du grand pont qui surplombe la colline de Km 36, un immense dépotoir sauvage s’impose dans le paysage urbain. Fumée toxique, odeurs nauséabondes, pollution visuelle… La présence de cette décharge inquiète riverains, passants et chauffeurs qui subissent au quotidien ses effets néfastes.
Ce site à ciel ouvert regorge de déchets de toutes sortes : plastiques, ordures ménagères, bouteilles, déchets industriels. Outre les nuisances olfactives et la pollution atmosphérique, cette décharge met en péril l’infrastructure même du quartier. Aussi, les ordures qui s’amoncellent fragilisent le pont séparant les quartiers de Kountia et Km 36, menaçant ainsi sa solidité et sa durabilité.

Un calvaire pour les riverains et les usagers
Une femme qui vit dans les environs du dépotoir , qui a préféré garder l’anonymat, témoigne des difficultés quotidiennes engendrées par ce dépotoir « Nous souffrons énormément à cause de cette décharge. Parfois, les agents y mettent le feu dès 13h, et la fumée devient insupportable. Nous craignons pour notre santé, car cette pollution constante risque de provoquer de nombreuses maladies. Nous demandons aux autorités de Sanoyah d’intervenir rapidement avant que la situation ne devienne encore plus critique. » Interpelle cette dame.
Mohamed Soumah, élève en 10ᵉ année, traverse chaque jour cette zone pour se rendre à l’école. Il raconte son combat quotidien contre la fumée « C’est ici que je passe pour aller à l’école. La fumée nous fatigue énormément. Quand je n’ai pas de masque, je couvre mon nez avec ma tenue pour éviter d’inhaler les émanations toxiques. Il y a aussi beaucoup de poussière. Les agents ne mettent pas d’eau pour limiter la pollution. Il faudrait interdire de brûler les déchets en pleine journée. » dit-il.

Des mesures engagées mais insuffisantes
Sur place, Gnèréké Guilavogui, agent technique de l’assainissement de Sanoyah, assure que des efforts sont en cours pour améliorer la situation « Grâce aux mesures prises par le maire de Sanoyah, les travaux d’assainissement avancent. Avant, toute la route était envahie par les déchets. Aujourd’hui, nous faisons notre maximum pour dégager la voie et faciliter la circulation. Une Zone de Tri et de Transit (ZTT) est en construction, ce qui permettra de mieux gérer les déchets à l’avenir. » affirme-t-il.
En attendant l’achèvement de cette infrastructure, les habitants doivent encore faire face à une pollution persistante qui menace leur cadre de vie et leur santé. Face à l’urgence, un renforcement des mesures d’assainissement et une sensibilisation accrue des populations sont nécessaires pour éviter que Km 36 ne devienne un symbole de l’échec de la gestion des déchets en milieu urbain.
Bountouraby BANGOURA



