La désertification, une préoccupation environnementale urgente, qui frappe de plus en plus la Guinée. Une situation qui pose des menaces importantes à la biodiversité, à la productivité agricole et à la stabilité socio-économique des communautés. Ce phénomène, est caractérisé par la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches en raison de divers facteurs, notamment les variations climatiques et les activités humaines. Cette réalité exige une attention urgente et une action coordonnée de la part de toutes les parties prenantes « La désertification est un facteur aggravant de la perte de la biodiversité. Elle se manifeste sous diverses formes qui entraine des conséquences réelles dans la vie quotidienne. C’est un phénomène qui est en grande partie causé par l’action anthropique de l’homme. Dans certaines parties de la, la carbonisation, la coupe abusive du bois sont des activités qui sont fréquentes et qui jouent de façon très profonde sur l’environnement » Explique Colonel Layali, spécialiste des questions environnementales et ancien Directeur Nationale des Faunes et forêts.
En Guinée, les régions les plus touchées par la désertification, sont entre autres, Kankan et de Faranah, Boké où l’avancée du désert est plus prononcée ces derniers temps.
L’impact de la désertification sur la biodiversité est profond et multiforme. Avec la dégradation des terres, on assiste à la perte d’habitats pour de nombreuses espèces végétales et animales, dont beaucoup sont endémiques à la région. Cette perte de biodiversité perturbe non seulement l’équilibre écologique mais, elle mine également la résilience des écosystèmes aux enjeux environnementaux « C’est une question cruciale aujourd’hui. La réduction de la couverture végétale, conséquence directe de la désertification, exacerbe l’érosion des sols, diminuant encore davantage la capacité des terres à accueillir diverses formes de vie. Ce cercle vicieux de dégradation nécessite des interventions immédiates pour stopper et inverser les tendances à la perte de biodiversité. » ajoute-t-il.
Les activités humaines, notamment celles liées à l’agriculture et à l’urbanisation, jouent un rôle central dans l’exacerbation de la désertification en Guinée. L’expansion des terres agricoles pour répondre à la demande alimentaire croissante a conduit à la conversion des forêts et des habitats naturels en terres agricoles. Cette transformation implique souvent des pratiques agricoles non durables qui épuisent les éléments nutritifs du sol et réduisent la productivité des terres au fil du temps « Par rapport au cadre environnemental de Guinée de façon globale, je pense qu’il ya une préoccupation. Nous sommes un château d’eau de l’Afrique de l’Ouest comme on aime à le dire, mais nous sommes un pays totalement minier. Et si je vois toute la façade atlantique de la Guinée avec toutes les sociétés minières, avec la construction de tous ces ports en eaux profondes, y’a matière à réfléchir. C’est vrai que les mines vont nous donner de l’argent, c’est le principal pourvoyeur de l’économie en Guinée, mais y’a leur impact qui n’est pas compensé, ce qui concerne la superficie de la mangrove qui est très fragile l’essentiel est aussi que plus de 30% de population guinéenne vie dans la zone côtière, donc les populations qui doivent satisfaire les besoins existentiels, des sociétés minières qui doivent exploiter des ressources minière et qui doivent les exporter et tous ces aménagements ferroviaires, de piste de route, vont avoir un impact assez considérable sur la zone côtière. Il faut aussi avouer que la Guinée a environ 400 concessions minières soit d’exploitation ou d’exploration. » Explique Colonel Oularé, spécialiste des questions de la biodiversité.
Bien que de nombreux programmes sont expérimentés dans le cadre de la lutte contre la désertification, cependant, d’énormes efforts restent à faire. Les défis sont de plus en plus pressants et les enjeux climatiques sont visibles « Malgré ces défis, il existe d’importantes opportunités de restauration des terres et de gestion durable en Les efforts de lutte contre la désertification doivent donner la priorité à la restauration des terres dégradées par le biais d’initiatives de reboisement et de boisement. La plantation d’espèces d’arbres indigènes, bien adaptées aux conditions climatiques locales, peut contribuer à restaurer la fertilité des sols, à réduire l’érosion et à améliorer la biodiversité. De plus, les pratiques agroforestières, qui intègrent les arbres dans les paysages agricoles, offrent une solution durable qui profite à la fois à l’environnement et aux communautés locales. Ces pratiques peuvent améliorer la santé des sols, augmenter les rendements des cultures et fournir des sources de revenus supplémentaires aux agriculteurs, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et au développement économique. » Propose Colonel Oularé
Ce qu’il faut dire, les impacts du changement climatique lié à la dégradation des forêts et terres, de la croissance démographique et des disparités socio-économiques persistantes continuent d’exercer une pression sur les ressources. Relever ces défis nécessite un engagement durable et des stratégies d’adaptation qui s’appuient sur les enseignements tirés des dix-sept dernières années. Renforcer l’engagement communautaire, intensifier les meilleures pratiques et garantir une lutte efficace pour parvenir à une résilience contre la désertification dans le pays.
Aliou DIALLO