Congo, le 1er Juin 2024
COMMUNIQUÉ DE PRESSE !
Objet : Soutien aux membres et partenaires du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC),
C’est avec un grand respect et un profond sens de responsabilité que nous, l’Africa Climate Action Initiative (ACAI), nous soutenons la 20ème Réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (RDP20) qui se tiendra du 3 au 5 juin 2024 à Kinshasa, République Démocratique du Congo. Cette démarche vise à renforcer notre engagement collectif en faveur de la gestion durable et de la conservation du bassin du Congo, une ressource mondiale essentielle, et à catalyser des actions de transformation qui correspondent à une vision commune pour un avenir durable et prospère.
Le bassin du Congo, qui regorge de vastes forêts tropicales humides et des points chauds de biodiversité, est non seulement vital pour l’équilibre écologique de la région, mais sert également de puits de carbone important, jouant un rôle essentiel dans l’atténuation du changement climatique mondial. Cependant, le bassin est confronté à des menaces sans précédent liées à la déforestation, à l’exploitation forestière illégale, aux activités minières et aux impacts du changement climatique. Ces défis nécessitent une réponse urgente, coordonnée et multiforme pour assurer la durabilité de ce patrimoine naturel irremplaçable.
À la lumière de ces problèmes urgents, l’ACAI encourage un cadre complet qui intègre les efforts de conservation au développement socio-économique, en tirant parti des mécanismes financiers innovants et en favorisant une gouvernance inclusive. Nous soutenons les principes d’intégrité environnementale, d’équité sociale et de viabilité économique, visant à renforcer la résilience des écosystèmes du bassin du Congo tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés locales.
Tout d’abord, l’ACAI souligne l’importance de renforcer les cadres juridiques et institutionnels qui régissent la gestion forestière. Nous soutenons l’harmonisation des politiques nationales avec les normes et conventions environnementales internationales, en veillant à ce que les cadres réglementaires soient solides, transparents et applicables. Cela comprend le renforcement des mécanismes de surveillance et d’application pour lutter contre les activités illégales et la promotion des pratiques d’utilisation durable des terres qui équilibrent les besoins de conservation et de développement.
Pour atteindre ces objectifs, l’ACAI encourage le groupe de travail sur la conformité et le suivi environnemental du bassin du Congo. Ce groupe de travail, composé des représentants d’agences gouvernementales, de la société civile, des communautés autochtones et des partenaires internationaux, supervise la mise en œuvre des réglementations de gestion forestière, mène des évaluations périodiques et garantit la responsabilité. Ce groupe de travail facilite également les initiatives de renforcement des capacités, en fournissant une assistance technique et une formation aux autorités locales et aux parties prenantes pour renforcer leur capacité à gérer et protéger efficacement les ressources forestières.
La viabilité financière est primordiale pour le succès de nos efforts de conservation. Par conséquent, l’ACAI encourage la mobilisation de diverses sources de financement, notamment les partenariats public-privé, le financement international du climat et les instruments financiers innovants tels que les obligations vertes et les crédits carbone. En créant un environnement propice aux investissements, nous pouvons attirer la participation du secteur privé et mobiliser des ressources supplémentaires pour des projets de conservation.
Nous encourageons le Fonds Forestier du Bassin du Congo à investir dans ceux qui sont en première ligne du changement climatique, les communautés locales et les peuples autochtones en les aidants à sécuriser et à gérer les forêts dont ils dépendent. Et enfin soutenir des projets prioritaires visant la conservation des forêts, l’agriculture durable et le développement des énergies renouvelables. Nous soutenons également le Fonds Bleu du Bassin du Congo qui permet aux États de la sous-région du Bassin du Congo de passer d’une économie liée à l’exploitation des forêts à une économie s’appuyant davantage sur les ressources issues de la gestion de l’eau.
Par ailleurs, l’ACAI encourage l’intégration des systèmes de paiement pour les services éco systémiques (PSE) dans l’architecture financière du Bassin du Congo. Les programmes (PSE) offrent des incitations financières aux propriétaires fonciers et aux communautés pour maintenir et améliorer les services éco systémiques, tels que la séquestration du carbone, la purification de l’eau et la conservation de la biodiversité. En monétisant la valeur écologique des forêts, les PSE peuvent générer des flux de revenus durables pour les communautés locales tout en promouvant des pratiques respectueuses de la conservation.
Reconnaissant le rôle central des communautés locales et des peuples autochtones dans la gestion forestière, l’ACAI souligne la nécessité de leur participation active et de leur autonomisation. Nous soutenons la mise en œuvre d’approches de gestion forestière communautaire (CBFM), qui impliquent les communautés locales dans les processus de prise de décision et leur accordent des droits et des responsabilités juridiques sur les ressources forestières. Cette approche participative améliore non seulement l’efficacité des mesures de conservation, mais garantit également que les bénéfices tirés des ressources forestières sont équitablement répartis.
L’ACAI souligne également l’importance de promouvoir des moyens de subsistance durables comme moyen de réduire la dépendance à l’égard de l’exploitation forestière. Nous encourageons le développement d’activités alternatives génératrices de revenus, telles que l’agroforesterie, l’écotourisme et les entreprises de produits forestiers non ligneux (PFNL). En diversifiant les sources de revenus et en fournissant une formation et un soutien à ces entreprises, nous pouvons améliorer la résilience économique des communautés dépendantes de la forêt et réduire la pression sur les écosystèmes forestiers.
En plus de ces initiatives sur le terrain, l’ACAI souligne la nécessité de tirer parti de la recherche scientifique et de l’innovation technologique pour améliorer les résultats en matière de conservation. Nous soutenons le pôle de recherche et d’innovation dans le bassin du Congo, qui facilite la collaboration entre les chercheurs, les décideurs politiques et les praticiens. Ce pôle qui se concentre sur le développement et la diffusion de technologies et de méthodologies de pointe pour la surveillance des forêts, l’adaptation au climat et la gestion durable des ressources. En favorisant une culture d’innovation et d’échange de connaissances, nous pouvons améliorer l’efficacité de nos stratégies de conservation et nous adapter aux défis émergents.
En outre, l’ACAI appelle à une coopération et une coordination régionales accrues entre les pays du bassin du Congo. La nature transfrontalière des écosystèmes du bassin nécessite un effort concerté pour relever les défis communs et tirer parti des opportunités collectives. Nous encourageons des commissions et organisations sous régionale et internationales pour la conservation du bassin du Congo, qui facilitent le partage d’informations, la planification conjointe et la mise en œuvre synchronisée des initiatives de conservation. Ces organisations et commissions servent également de plate-forme pour défendre les intérêts du bassin du Congo dans les forums internationaux et attirer un soutien mondial pour les programmes de conservation.
L’’ACAI souligne l’importance de systèmes robustes de collecte de données et de gestion de l’information. Des données précises et actuelles sont essentielles à une prise de décision éclairée et à une allocation efficace des ressources. Nous soutenons le développement des systèmes d’informations environnementales du bassin du Congo, qui intègrent des données provenant de diverses sources, notamment la télédétection, les enquêtes sur le terrain et les rapports communautaires. Ces systèmes fournissent des informations en temps réel sur les changements du couvert forestier, l’état de la biodiversité et les impacts des interventions de conservation, permettant une gestion adaptative et une responsabilisation.
En conclusion, l’ACAI s’engage à travailler en collaboration avec les membres et partenaires du PFBC pour atteindre nos objectifs communs de conservation des forêts du bassin du Congo et d’amélioration du bien-être de sa population. Notre soutien et nos encouragements visent à créer un avenir durable et résilient pour le bassin, en tirant parti des mécanismes financiers innovants, en autonomisant les communautés locales et en favorisant la coopération régionale. Nous pensons qu’en adoptant cette approche, nous pouvons sauvegarder l’intégrité écologique du bassin du Congo tout en favorisant le développement durable et la prospérité de ses habitants.
Nous exhortons tous les membres du PFBC à approuver et à soutenir notre contribution, reconnaissant que nos efforts collectifs sont cruciaux pour le succès de nos efforts de conservation. Ensemble, nous pouvons garantir que le bassin du Congo reste un écosystème vital et dynamique pour les générations à venir.
ACAI AFRICA