Le delta de Konkouré, site classé Ramsar, est un écosystème d’importance internationale reconnu pour sa riche biodiversité. Ce futur parc national urbain des mangroves abrite de nombreuses espèces emblématiques et protégées, telles que les tortues marines, les lamantins, les dauphins et les crocodiles nains. La zone constitue également un refuge essentiel pour les oiseaux migrateurs, renforçant son rôle clé dans la conservation de l’avifaune.
Une attention croissante des autorités et partenaires !
Le conservateur en chef, Mamadou Saliou Diallo, souligne avec satisfaction l’implication des autorités environnementales dans la préservation de cet écosystème unique « Je profite de cette occasion pour remercier mes responsables qui ne cessent de s’investir dans la conservation de la biodiversité en général, et particulièrement du delta de Konkouré. »
En outre, plusieurs partenaires techniques et financiers, comme la Banque mondiale et l’organisation Guinée Écologie, jouent un rôle de soutien crucial « Actuellement, de nombreuses institutions s’investissent. Je remercie également nos partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, sans oublier Guinée Écologie, pour leur accompagnement continu dans la préservation du delta. »
Des défis persistants pour une gestion durable !
Malgré les efforts consentis, la gestion durable des 156 278 hectares du delta reste confrontée à des défis majeurs. Parmi eux, la surexploitation des ressources, notamment la coupe abusive des palétuviers, alimente une pression croissante sur l’écosystème « Si vous visitez les débarcadères de Conakry, vous constaterez que la majorité des bois utilisés proviennent du delta de Konkouré », regrette Mamadou Saliou Diallo.
La déforestation, souvent liée à la collecte de bois de chauffe ou à l’extension des terres agricoles, entraîne des conséquences écologiques désastreuses, notamment une accentuation des inondations.
Mobilisation communautaire, une clé pour la conservation !
Conscient de l’importance des populations riveraines dans la préservation de cet écosystème, le conservateur met en avant l’implication des communautés locales « Nous avons engagé plusieurs activités, notamment l’organisation de patrouilles participatives et la mise en place de comités locaux de surveillance. Les sensibilisations à travers des outils comme les boîtes à images permettent de montrer aux populations les impacts de la coupe abusive des bois. »
Des villages comme Kanka, qui subissent déjà les effets de la déforestation, témoignent des bienfaits de ces initiatives « Ils nous interpellent régulièrement pour signaler des coupes illégales dans des zones de protection. Ils ont constaté une recrudescence des inondations causées par la destruction des palétuviers », explique le conservateur.
La pêche non durable, un autre fléau !
Outre la déforestation, la pêche non réglementée représente une menace sérieuse pour la biodiversité marine du delta. L’utilisation de filets non conformes et la destruction des habitats marins nuisent gravement à la reproduction des espèces aquatiques. Le conservateur plaide pour une régulation stricte et une sensibilisation accrue « Nous recommandons l’utilisation de filets adaptés pour limiter les impacts négatifs. Il est crucial de sensibiliser les communautés agricoles à des pratiques respectueuses des écosystèmes, comme l’exploitation durable des bas-fonds, qui permet de préserver les palétuviers tout en maintenant une activité agricole rentable. »
Un engagement à renforcer !
La protection du delta de Konkouré nécessite des moyens financiers et techniques conséquents pour accompagner les communautés locales et réduire la pression sur les ressources naturelles. L’implication continue des autorités, des partenaires et des populations riveraines est essentielle pour garantir la pérennité de cet écosystème d’exception.
En dépit de tous ces facteurs, Mamadou Saliou Diallo reste optimiste « À travers une gestion participative et des efforts conjoints, nous pouvons préserver ce joyau de biodiversité et en faire un modèle de conservation durable. »
Aliou DIALLO et Bountouraby BANGOURA